Un "Défi", 8 jours avant un autre défi.

 

A la rubrique je ne ferais pas cela tout les jours la tentative réussie l’an passé en pleine canicule d’entrer dans la confrérie des Félés du Grand Colombier , grand maître qui plus est , constitue déjà en soit un gros morceau .Pourtant , à l’issue de cette difficile journée je me disais que réaliser le Défi Bugiste dans la journée devait être possible à condition d’être motivé .

Motivé je le suis en cet été bizarre 2007 car fin août , je m’aligne au départ de mon premier Paris-Brest-Paris et cet exercice de style me paraît rentrer tout à fait dans le cadre d’une préparation à cet autre défi .

Mais voilà avec cet été qui ressemble plus à un vilain automne , et à force de reculer le rendez vous avec ce géant je ne pu tenter l’aventure que  ce samedi 11 août soit 9 jours plein avant « PBP ».

Le ciel est bien noir lorsque je gare ma voiture sur le parking de Culoz mais rien ne peut plus m’arrêter et c’est à 6h15 que je pointe ma carte de route à la pancarte avec au moins une certitude celle de ne pas avoir à souffrir de la chaleur . Les premières pentes difficiles arrivent , je les aborde prudemment et arrive sans problème au carrefour de la route d’Anglefort. Arrivé à la Sapette je rentre dans une purée de pois jusqu’au sommet atteint à 7h53’ , au moins on ne voit pas la pente !

Je ne traîne pas au sommet , circulez il n’y a rien à voir ! et je bascule sur champagne en Valromey d’ou j’attaque à 8h33’ la première ascension du col de la Biche sans problème jusqu’à la sortie de Brénaz mais nettement plus difficile après l’embranchement de la route du col ou 6kms très dur m’attendent . j’avais déjà escaladé à deux reprises ce col et ne fut donc pas surpris par la difficulté avec seulement deux virages plats et j’atteints la pancarte à 9h39’

Il reste cependant la petite partie de descente et le kilométre à 11% dans lequel je retrouve le brouillard . Une bonne connaissance du road book m’avait permis de ne pas m’affoler au vu des indication fantaisistes des pancartes posées par la DDE qui prennent en compte apparemment le bout du plateau sommital côté Seyssel .

La descente me permet de croiser 3 autres cyclos que j’aurais l’occasion de retrouver lors de la descente suivante mais sans les retrouver plus tard tentative avortée de défi bugiste ?

La montée au départ d’Anglefort est abordée à10h22’ et les premiers km me semblent plus faciles que lors de ma tentative de l’an passé , abordée en pleine chaleur il est vrai , je retrouve en montant le brouillard et il ne fait toujours pas très chaud , mais un peu plus haut cette fois : juste au dessus de la première barrière canadienne . Le sommet atteint à midi pile me donne à penser que le challenge est bien parti et décide pour ne prendre aucun risque de redescendre par Lochieu pour éviter la partie à 22% soit un petit détour de 3 kms .

Je m’accorde une pose à Artemare au café Le Stadium , qui, vacances oblige , ne peut me proposer mieux qu’un croque monsieur en guise de repas . j’apprends de la bouche d’un client que la partie la plus dure de la voie Virieu le Petit  compte bien un passage à 22% et que l’on n’a pas voulu les faire figurer sur la pancarte pour ne pas effrayer l’automobiliste .

Le cycliste lui n’a même pas peur et pourtant l’accumulation des efforts depuis le matin fait qu’il n’est plus bien frais : de 13h15 à 15h04 heure de passage au sommet encore couronné d’un gros nuage , il lui a fallut souquer ferme et connaître les affres de la mise à pied : le 30X23 qui avaient suffit l’an passé pour la première ascension furent insuffisant cette fois et il fallut déchausser 3 fois pour passer le mur .

Le plus dur étant fait il restait à redescendre sur Anglefort pour rejoindre Giniez pour la seule montée que je n’avais jamais escaladé et attaquée de Giniez à 16h05 la pancarte fut atteinte à 17h43 après un arrêt d’une dizaine de minutes à l’auberge de Sur Lyand ou je pu discuter un moment avec le nouveau gérant qui ne manque pas d’idées pour redynamiser le secteur .

Cette ascension que j’avais vu à la descente assez dure m’a semblé moins ardue que les montées au grand Colombier et avec une pente assez régulière si l’on excepte la traversée de Giniez qui est très pentue . cependant , il ne faut pas perdre de vue que la route étant assez large , la montée en pleine chaleur doit être particulièrement éprouvante .

En tout cas le beau temps retrouvé au sommet me permit de voir au sud le dernier kilométre de la face ouest du Grand Colombier : c’est qu’il faut que j’y retourne !

Champagne à 18h08 pour un dernier pointage et les premiers kilomètres jusqu’à Lochieu sont avalés assez rapidement en ayant pu constater que l’inscription au sol « Allez les bleus »  n’avait pas pris une ride depuis 2006 , les supporters locaux n’avaient point lésiné sur la peinture !

Plus haut cela se corse et c’est avec soulagement que j’atteins les granges de Fromentel , le dernier kilomètre me fit endurer jusqu’au bout cette ultime difficulté et c’est par un temps dégagé , enfin ! que je validais à 19h48 mon dernier passage à la pancarte du sommet .

Je faisais l’impasse vu l’heure tardive , il me restait deux heures de route pour rejoindre mon domicile , sur la visite à l’auberge du grand Colombier ou nous avions été si bien accueillis lors de notre tentative de l’an passé pour rejoindre après une descente prudente Culoz à 20h20.

Journée difficile mais pour moi bénéfique car au plaisir de rentrer dans l’ordre du défi bugiste en 18ème position cette journée me permit d’endurer sans problème les passages pour le moins humide d’un Paris-Brest-Paris bouclé en 59h05 ‘. Mais c’est sûr que je ne tenterais pas un tel truc tout les jours !!

Philippe CHAZOTTIER -  Août 2007