Un skieur au Colombier
Ca y est, j’ai relevé ce beau défi des Fêlés du Grand Colombier ! Quel bonheur que de parvenir une quatrième et dernière fois au sommet ce dimanche !
La pente, omniprésente, prend tout son sens au Grand Colombier. C’est vraiment un col difficile si ce n’est le plus dur ?...
Je pensais avoir fait des trucs durs déjà, du genre les trois faces du Mont Ventoux à vélo ou une grosse journée à la Pierra Menta en ski mais tout ceci s’apparente à de jolies promenades dominicales comparées aux quatre faces du Grand Colombier. Il est clair que ce n’est pas tant le kilométrage (je pense au Galibier) que la pente qui situe un col…Quelle bonne idée ai-je eu de troquer mon plateau de 36 pour un 34 jamais utilisé auparavant. Serais-je passé avec le 36 ? Et si oui, dans quel état ?
Je suis parti tôt ce dimanche de Culoz craignant de souffrir de la chaleur mais c’est le froid et les nuages qui m’ont enveloppé à chaque fois à mi- hauteur rendant les descentes pénibles pour les jambes. Hormis quelques voitures de chasseurs qui m’ont doublé dans le haut de ma première montée, je n’ai pas été embêté par le trafic et ça c’est vraiment le paradis.
Ce fût sympa de croiser à plusieurs reprises des cyclistes d’un côté puis de l’autre, cela me mettait du baume au cœur. Mais j’ai cru halluciner à un moment en apercevant un type pieds nus sur les pédales. Je ne buvais pourtant que de l’eau ! Je l’ai recroisé en sortant de ma troisième montée, il avait un grand sourire aux lèvres. Comme quoi, il y a toujours plus fêlé que soi !
Je vais donc longtemps me souvenir des premiers rayons de soleil tôt le matin au dessus de Culoz, de ces lacets effectués sur la route entre les pierres dans le passage à 19% sur le 34x27…,de cette quasi chaleur bienfaisante a chaque descente lorsque je quittais les nuages, de ce sommet qui ne veut se dévoiler, de ce bel accueil tout là haut, de cette soupe si délicieuse, de ma « tristesse » lors de mon troisième passage où je me retrouve tout seul, de ce bref repas salvateur à Champagne avant la dernière, de cette pluie finale qui glace mes cuisses et éveille une contracture puis de ce rayon de soleil sorti de nulle part comme pour me saluer lors de cette dernière arrivée au sommet enfin dégagé ! Il n’y a plus que des motos et voitures désormais. Je ne croiserais plus de cyclos de la journée. Mes bras tremblent dans cette ultime descente, debout sur les freins, m’obligeant à un arrêt pour chasser des « fourmis » envahissantes. Quel bonheur que d’arriver enfin à Tallissieu chez les amis pour le goûter.
Après cette expérience, je ne peux que dire, chapeau bas à tous ceux qui réussissent le Défi Bugiste. Quant à la performance de l’ami, Daniel de Gabai, « bête de course » du ski alpinisme, elle est tout simplement digne des livres de record ! Tu es un extraterrestre Daniel.
A l’année prochaine, peut-être, pour un Défi Bugiste ? Si la préparation et la motivation sont là et si je suis toujours fêlé ? Cela fait beaucoup de si…
Un grand MERCI à vous et tous les bénévoles de cette si belle journée.
Eric DAUMAS - Septembre 2009
Ndlr: Eric Daumas est l'auteur d'un film de ski : FREE SKI www.freeskilefilm.com