J' suis un Grand Maître de la Confrérie...

 

Ben voilà, me voilà "Grand Maître de la confrérie des fêlés du Grand Colombier".

 

Je suis arrivé vendredi soir et, samedi aprèm , je suis allé me mettre les braquets de montagne (quoique !! 39x27) dans les jambes. J'ai traîné au pied du Grand Colombier et m'interdisant d'y aller. ça me démangeait mais avant l'heure, c'est pas l'heure. Je connaissais bien ce "monstre" pour l'avoir monté plusieurs fois mais jamais plusieurs fois dans la même journée . ça n'avait jamais été facile . J'ai fait     58 km avec 1000 m de dénivelé ce samedi après-midi .

 

J'ai hyper-mal dormi dans la nuit de samedi à dimanche. J'avais hâte qu'il soit l'heure. J'ai fini par me lever à 5h15. Je ne tenais plus. A 6H40, je descendais de la voiture en haut du Grand Colombier. Agréable surprise, il faisait 14° là-haut et les prévisions météo pour la journée étaient excellentes . Elle se révélèrent justes .

 

A 6h49, j'entamais la descente sur Artemare où je devais pointer pour la première montée, celle offrant la fameuse pente à 22 % noyée dans la rampe   de 1,5 km à 19%. Je pointais à 7h14 pour la 1ère ascension. Il y avait une approche d'environ 8 km pas trop dure avant de commencer les choses sérieuses. C'était très agréable. Quelques vaches me regardaient passer ,Une nuée de chatons s'enfuyait lorsque j'arrivais, des coqs me chantaient leurs encouragements. Et les grosses pentes arrivèrent. Il a vraiment fallu tirer sur mon 39x27 pour y arriver. Et à 8h42, j'en avais fini avec la première.

 

Le temps de me débarbouiller un peu, de manger une banane, de remplir un bidon et de prendre une barre de céréales et me voilà parti pour la descente sur Anglefort, 80 km/h avant de me raisonner. A 9h19, je pointais en bas pour la face la plus difficile. Le temps était magnifique, la vue sur la vallée était imprenable par moments et les arbres m'évitaient de souffrir de la chaleur. Malgré ces pentes difficiles, à 10h42 , j'étais en haut pour la 2ème fois. C'était le moment de prendre un vrai repas . Sandwich, banane , compote, jus de fruit , et de l'eau ...

 

J'entamais la descente vers Culoz à 11h30 , et en fin de descente, pas de chance, je croisais un groupe de 4 cyclistes qui entamait la montée. Je tournicotais un peu dans Culoz pour trouver la pince de pointage et je commençais la 3ème ascension à 12:01 ... Bien que je me disais qu'il ne fallait pas, j'avais en tête ce groupe qui me précédait de quelques minutes. Il faisait une chaleur torride et ce coté là est un vrai four. Sur le site de fêlés, il était recommandé de ne pas la faire l'après-midi . J'ai compris pourquoi !!

A mi-pente , je récupérais 2 des cyclistes du groupe. Les 2 autres étaient loin devant à priori. Pas plus mal. Les rampes à 14% me firent mal cette fois-ci. Et en vue du sommet , j'aperçus les 2 autres membres du groupe . Je les rattrapais à 200 m du sommet et on finit au sprint . C'était malin !!

Il est 13h37 . J'avais raté pour 6 mn le challenge de faire les 4 faces en moins d'une heure et demi. Pas grave, ce n'était pas essentiel .


Le temps de récupérer un peu et surtout de boire beaucoup car les premières crampes sont apparues sur la fin de l'ascension , et je descendais sur Champagne-en-Valromey ... Une descente et une crevaison plus tard !! ben oui, ça aurait été étonnant que j'y échappe !!, je pointais pour la dernière ascension à 14h48. C'est la plus facile mais il y a quand même quelques passages à 14% , heureusement entrecoupés de passages de plat , et la rampe finale à 13% .

Mais les jambes n'étaient plus là . je ne réussissais plus en emmener mon 39x27. Je godillais pour passer les passages les plus pentus. J'en ai bavé. C'était interminable. La rampe finale d'environ 1 km fut un calvaire. Mais à 16h23 , je franchissais le sommet pour la dernière fois .

 

J'étais épuisé , j'avais des crampes qui arrivaient aux mollets , aux cuisses .Mais       j' suis un fêlé , un "Grand Maître de la confrérie des fêlés du Grand Colombier". Mon Polar indiquait 137 km , 4730 m de dénivelé + , 17 km/h de moyenne , et 4800 calories.

 

PS : Si un jour, l'un de vous fait ça, pas en double, triple ou compact

Un grand merci au cyclos de Hauteville pour avoir inventé ce défis de fêlés .

Jean François LE MOAN  -  Août 2007