Après avoir été cinglé diabétique
Après avoir été cinglé diabétique N° 1110 du Ventoux, je m’étais souvenu d’une réflexion faite à Sault au pied du Ventoux par un cyclo lui aussi cinglé qu’il était possible de devenir fêlé du Grand Colombier dans le massif du Jura. Je me souvenais du Grand Colombier pour l’avoir escaladé lors d’un BCMF à partir de Culoz.
Ce cyclo m’avait bien prévenu, pour être fêlé du Grand Colombier c’est très difficile car il y a des pourcentages très forts.
Je me suis donc renseigné et j’ai décidé de me préparer pour cette épreuve.
A 63 ans, toujours diabétique insulinodépendant(pompe à insuline facile à gérer), j’ai aligné des kilomètres, fait le tour Loire-Morvan (600 kms en 4 étapes) remarquablement organisé par le comité départemental FFCT de la Nièvre, participé à un rassemblement cyclo de 15 jours à Neuvic, escaladé un certain nombre de cols dans les Pyrénées et fin août je me suis décidé : direction Artemare où j’ai été parfaitement accueilli au camping municipal : bonjour Mr le futur fêlé mais attention ce n’est pas facile. J’ai rassuré les gérants en leur disant que je m’étais entraîné, que je tenterai 2 faces voire plus si tout allait bien mais dans ma tête ! ! !
Suivant les conseils donnés pour ceux qui veulent tenter les 4 faces, je me suis lancé dans l’aventure le 29/08.
Départ Artemare 7h, 12°C, arrivée Grand Colombier 6°C , je n’avais pas froid car les dénivelés impressionnants avaient réchauffé le cyclo. Magnifique descente frigorifiée sur Culoz, panorama grandiose.
Départ Culoz, 15°C, arrivée Grand Colombier 7°C, heureusement l’accueil chaleureux dans l’auberge, un bon thé chaud et une délicieuse tarte aux myrtilles m’ont encouragé à poursuivre. Descente toujours frigorifiée sur Anglefort.
Départ Anglefort 18°C, arrivée Grand Colombier 7°C, légère pluie mais comme j’étais décidé pour la 4ème montée, j’ai anticipé pour la photo en indiquant 4 avec la main. Descente humide et frigorifiée sur Champagne.
Départ Champagne 10°C, pluie forte à partir de Lochieu, arrivée Grand Colombier 6°C à 16h25 sous une pluie glaciale et un vent assez fort. La descente au ralenti sur Artemare fut éprouvante tant il faisait froid et humide et j’ai pu reconstater des pourcentages encore plus impressionnants en descendant qu’en montant. Je n’ai pris aucun risque pour ne pas gâcher la fierté de ces 4 montées du Grand Colombier.
Je suis arrivé au camping vers 17h15 frigorifié, tremblotant. Une bonne douche m’a fait un bien immense et un contrôle de glycémie à 0,79 excellent m’a confirmé qu’un cyclo diabétique insulinodépendant peut être entre-autres cinglé, fêlé mais lucide car tout cela n’est possible que par une bonne préparation et par les bons conseils donnés pour ce type d’épreuve.
René MOTTET - Août 2006