1997, notre année Grand Colombier

 

1997 fut mon année Grand Colombier.

Je dis notre année en titre car j'ai entraîné dans l'aventure mes deux larrons Gérard Doucet dit Gégé et Jean-Louis Rollin.

J'avais lu un article sur le Ventoux et ses Cinglés. Mais le Ventoux est un peu loin pour moi. Peu après je lis le même genre d'article dans la revue FFCT sur le Grand Colombier.

J'habite vers la Tour du Pin. Je roule souvent vers Yenne. Donc je décide en 1996 de le découvrir. Je le fais avec mon jeune fils Alain qui, à 10 ans, a une sacrée expérience de la montagne :L'alpe d'Huez à 8 ans en 2h01mn.

Mais ce Colombier quel retors. Il nous fera mal. Quelle journée. Nous avions choisi le côté Anglefort. Final avec un couple de cyclos rencontrés un peu plus haut.Bref une belle journée. Et un col de plus, un !

Je crois que le Grand Colombier nous avait émoustillé. Je décidai donc de revenir. Mais j'en parlais à mes potes - nous travaillons ensemble - l'idée germait.

L'hiver se passa au chaud examinant les profils, traçant le parcours, bref le rêve.

 

1997.

Le 14 mai, trois cyclos commence leur pédalée depuis La Loi où les voitures sont garées. Direction Anglefort. On s'échauffe dans le matin frais.Halte tampon à la boulangerie - la patronne nous fait la photo - et c'est l'ascension.

Je retrouve cette pente soutenue que je connais déjà. Nous roulons de concert comme à l'accoutumée. Tels les 3 mousquetaires on ne se quitte jamais, c'est la règle pour nous.On fera quelques photos dont le panneau 14% bien sûr. Arrêt tampon boisson à l'auberge. Tout se passera bien encore que le final ne laisse pas indifférent.

Descente sur Champagne. La Poste nous tamponne le carton et après une courte pause casse-croûte nous repartons. Ce côté nous paraîtra moins dur, passage en sous-bois, senteur de sapin. Bruit de ruisseau, puis nous débouchons sur la partie plus évasée des pâturages. Le final et sa ligne droite nous amènera à notre objectif du jour. Restera la descente des S, pour découvrir. Malgré une crevaison due aux chutes de pierres, tout se passera bien. Nous sommes membres de la Confrérie des Fêlés du Grand Colombier.

La saison cycliste bien entamée, elle se poursuivra par d'autres ascensions. L'objectif et de revenir en juillet pour devenir Maîtres.

Arrive l'été avec ses manifestations cyclistes. Déjà en Juin l'Ardéchoise. Nous ferons la Volcanique de 154 km. Le 13 juillet le BRA. Le 15 juillet Nous sommes au pied des "S" de Culoz.

Les 270 km du BRA sont encore dans mes jambes. Le cardio s'affole avant les lacets et je gamberge un peu. Je doute... Mes 2 compères qui n'ont pas fait le BRA 2 jours avant me coachent. Tels 2 chiens de garde ils m'encadrent et donne le tempo, celui que je peux tenir. Au replat ça va déjà mieux. L'objectif devient possible, du moins le moral est revenu. Et une montée, une.

Nous plongeons sur Champagne. Re La Poste, et c'est reparti. Nous connaissons les lieux. Tout ira bien. Au croisement avec la route de Virieu, un touriste nous interpelle :Une dame en R5 est en panne dans le 19%. Nous réalisons que c'est l'épouse de Jean-Louis. Elle nous amène le casse-croûte.  Nous entamons la descente sévère et la retrouvons sur un espace un peu dégagé sur la gauche. Un  essai de démarrage. Que nenni. Bref nous décidons de pique-niquer là. On avisera le ventre plein. Après la collation fort sympathique au demeurant, je lève le capot et par hasard bidouille les fils de bougies. Et toc un de mal branché. je le remets ; essai... ça marche. Ouf... Mais le challenge n'est pas terminé. Il se corse même car nous sommes dans le 19%.  L'accotement en guise de rampe de lancement nous repartons. Juste après le repas le souffle est court. Mais bon on tient et nous pouvons terminer la face 2, la trouvant facile dès la pente "normale" retrouvée. Et de deux.

Plongée sur Anglefort. Jean-Louis ouvre la route et en bon descendeur frôle le 80 ! Pas de temps à perdre, un coup de tampon et c'est reparti. En pente c'est le côté le plus soutenu. Dur, dur sur le 3ème essai. Les 14% seront passés somme toute assez bien. La fatigue est présente mais sans excès. Un canon à l'auberge, un dernier final l'oeil rivé sur la route qui s'évase, et de trois. Nous voici devenus Maîtres. Photo svp.

En 72 heures j'ai fait le BRA et Le Grand Colombier soit 360 Km pour  8175 m d'élévation. Un Everest quoi !

Grand-Maître était notre objectif 1998. Mais je dus me faire opérer d'une hernie discale L4/L5. Et c'est resté un projet, même si nous sommes revenus depuis sur les pentes de ce GEANT.

Nous l'avons inscrit en lettres rouges sur le calendrier 2006.

Florencio DURON - Juillet1997