Fête des Mères et Grands Maîtres .
Depuis novembre 2010, nous avions connaissance de l’existence de la confrérie du Grand Colombier avec ses différents «grades». Pratiquant le tandem mixte depuis plusieurs années avec pour ma part un passé de compétiteur cycliste et pour ma moitié aucun passé sportif mais des qualités mentales et d’endurance avérées, nous avions comme projet d’aller nous étalonner dans ce massif. En conséquence, nous avons effectué des sorties régulières empruntant sur notre itinéraire tout ce qu’il y a de plus pentu dans notre proche périmètre bisontin. Entre autre, la côte de la Malate avec ses deux kilomètres et un long passage à 14% offrait le profil idéal. Ensuite, nous attendions la fenêtre météo à partir de fin mai (chaleur supportable, amplitude de luminosité maximale) pour nous lancer le défi.
Le dimanche 29 mai, jour de la fête des Mères, les conditions étaient réunies. Fort des 2300 kilomètres de préparation, nous partons de Pirey le samedi en début d’après-midi afin d’une part , pouvoir faire une reconnaissance des différentes routes d’accès au col (réflexe de coursier) et d’autre part, passer une nuit à l’hôtel avant d’attaquer l’ascension sans la fatigue du voyage.
Dimanche matin, à 6 heures, nous montons la voiture au sommet de façon à pouvoir se ravitailler au terme de chaque montée mais aussi pouvoir passer des vêtements secs pour effectuer les descentes. Nous redescendons à l’hôtel en tenue cycliste pour y prendre un sérieux petit-déjeuner.
8 heures sonnant à l’église d’Artemare, nous donnons nos premiers coups de pédales. Après 30 m. d’échauffement(!) nous attaquons la première pente avec modestie par rapport aux difficultés qui nous attendent en ayant l’ambition de passer par la pente la plus raide, celle des fameux 22%, et de faire une, deux ,voire trois montées complètes et une quatrième si affinité. Jusqu’à l’attaque de la fameuse pente, nous avions l’impression d’en avoir encore sous la pédale mais dès l’entame de ce mur, nous sommes obliger de tout donner. Heureusement que nos années de pratique du tandem nous permettent de nous mettre en danseuse sinon je ne suis pas sûr que nous n’ayons pas été obligé de mettre le pied à terre. Notre compteur indique royalement 6km/h. Le replat au croisement de Lochieu nous a été d’un grand secours afin de récupérer et d’atteindre le sommet sans trop de dégâts.
Comme pour chaque arrivée au sommet, nous nous changeons, nous refaisons le plein de nos bidons , de nos barres de céréales et nous prenons des photos pour validation.
Sur les conseils des précédents Fêlés lus dans la rubrique du site, nous descendons à Culoz afin de profiter de la relative fraîcheur matinale pour réaliser la deuxième montée. Nous profitons d’une boulangerie encore ouverte pour faire tamponner notre carte et s’offrir une petite collation réparatrice et réconfortante. Cette montée est à notre goût la plus belle avec ses lacets serrés qui s’enchaînent les uns derrière les autres tout en offrant une vue plongeante sur la vallée verdoyante, la rivière et le lac.
La partie la plus difficile se situe après le croisement de la route qui descend à Anglefort avec son passage à 14% juste avant le replat de la Sapette. Dans cette partie difficile, compte tenu du peu de circulation et surtout de l’ensoleillement, nous circulons sur le côté gauche de la route afin de profiter des rares zones d’ombre offertes par le feuillage des arbres. La dernière partie de cette ascension est réalisable sans trop de dégât grâce aux petits passages qui permettent la récupération. Arrivée au sommet, même démarche: ravitaillements, changes, photos et redescente cette fois en direction d’Anglefort. Nous sommes devenus Membres de la Confrérie.
Nous sommes en milieu d’après-midi d’un dimanche presque ordinaire ce qui signifie qu’aucun commerce n’est ouvert pour tamponner notre carte; donc photos.
Nous savons ce qui nous attend puisque nous l’avons déjà faite deux fois, une en voiture au moment de la reconnaissance et une deuxième fois lors de la descente qui vient de nous amener au village. Nous gravissons mètres après mètres sans se poser de question la tête dans le guidon et là, l’image prend tout son sens. Nos discutions sont des plus réduites; le silence est presque total: seul les grincements de notre mécanique nous indiquent que nous ne sommes pas les seuls à souffrir. Et à nouveau cette portion à 14% avant la Sapette. La dernière partie avec ses zones de récupération est moins pénible mais nous avons hâte d’être au sommet. Et de trois! Nous voilà Maître. A nouveau, ravitaillement, changes, photos. Nous ne nous posons même pas la question de savoir si nous faisons ou pas la dernière montée. Pour nous, il est 17 heures, il reste un peu de temps , nous sommes là pour pédaler donc, nous pédalerons.. Mais cette fois-ci, changement de stratégie, nous descendons la voiture avec notre matériel à Champagne en Valromey (où nous stationnons devant la gendarmerie). De ce fait, si nous avons une défaillance physique ou mécanique, nous pourrons toujours regagner notre véhicule facilement malgré ces 1Km.300 de montée avant Champagne sens retour.
La première partie de cette pente , malgré la fatigue, s’est faite raisonnablement même si les douleurs à la selle nous obligent à nous mettre de plus en plus souvent en danseuse. …Mais cette pente avant le croisement de Virieu le Petit:…: quelle galère! Les petits bouts de ligne droite nous paressent interminables. A chaque petit coude de la route nous espérons voir la pancarte indiquant ce croisement.
Enfin, le voici! Seulement, le replat suivant ne nous permet pas de nous refaire une santé et c’est à l’énergie et au mental que nous atteignons le sommet.
Ca y est , Nous sommes Grand Maître de la confrérie dans la catégorie tandem mixte. Il est 20h.16.
J’en profite pour souhaiter une bonne fête des Mères à ma femme et maman de mes enfants qui m’accompagne depuis de nombreuses années et… qui n’a pas calé.
Remarques: -Nous nous sommes arrêtés à deux reprises pour satisfaire des besoins naturels sinon les quatre ascensions ont été réalisées sans poser le pied.
-Chaque montée s’est faite approximativement dans le même temps soit: 2h.
-Pour cette tentative, nous avions équipé notre tandem d’un développement mini 28x32 (sans regret)
-Comme précédemment évoqué, le fait de maîtriser la technique de la danseuse nous a été d’un précieux secours. Même nos plaquettes de freins ont souffert: H.S. après cette sortie.® Attention au matériel avant le départ.
-Notre prochain challenge: Confrérie des Cinglés du Ventoux. Ascensions que nous connaissons.
NDLR: ce sera fait quelques jours plus tard...
Véronique et Philippe DENOIX - PIREY (Doubs) - Le 29 mai 2011